“Le visible a lui-même une membrure d’invisible et l’invisible est la contrepartie secrète du visible, il ne paraît qu’en lui “. (Merleau-Ponty Maurice,”le visible et l’invisible”)
C’est parce que notre conscience se réfère à une certaine connaissance-mémoire de ce corps, qu’elle va pouvoir, dans les trouées fragmentaires du reflet, nous amener à cette re-connaissance immuable de soi. Cette image partielle, vide visuellement sera constituée d’une autre chair, d’une autre substance que celle reflétée habituellement : sorte de déposition virtuelle sur la surface proposée, chair en suspension qui se trouve être à la fois le complément du visible, son analogon mental mais aussi son double inaperçu.
Que se passe-t-il, lorsque dans certains de mes travaux, le regard et la conscience sont confrontés non seulement au vide, à l’absence, mais aussi à des déformations, des effacements où se superposent réel et virtuel ? Devant l’impossible reconnaissance face au soi dépravé, devant la difficulté oculaire de se situer sur un plan fixe, il y a tensions, pertes du regard physique ou analogique. Les éléments perturbateurs nous perdent, sorte de jeu face au Je que l’on cherche à se réapproprier ou bien à éliminer du champ visuel pour ne plus voir qu’une image abstraite, mouvante d’un semblant, d’une semblance de soi.
Dimenson : 30cm x 22cm x 0,4cm
Les matériaux : verre, acier, oxydes d’argent et de cuivre, vernis, thermoformage, sablage, cordage en acier et nylon
